Lyon notre riche et belle Métropole en pleine crise humanitaire qu’elle cache sous le tapis …

Je suis allé soutenir les personnes demandeurs d’asiles réfugiées sous le Pont Kitchener à 300m de Perrache dont elles ont été expulsées « manu militari » le 1er juillet. Il ne s’agit pas de « populations dangereuses » mais d’êtres humains, comme vous et moi : 180 demandeurs d’asile dont 40 enfants de moins de 5 ans et 4 femmes enceintes dont deux arrivées à terme…

J’y suis allé en répondant à l’appel de Médecins du Monde qui écrit :

« Lyon, le 9 juillet 2013

Urgence humanitaire à Lyon : Médecins du Monde s’organise

Depuis plusieurs mois, les équipes de Médecins du Monde suivent les familles qui avaient trouvé refuge sous une trémie de la gare Perrache. Après qu’elles ont été chassées le 1er juillet, elles se sont installées sous le pont Kitchener. Les conditions actuelles dans lesquelles vivent ces personnes – en demande d’asile pour la plupart- sont inacceptables et nécessitent une réponse immédiate afin d’éviter une dégradation rapide des conditions sanitaires. La situation de ces personnes est emblématique des 450 autres demandeurs d’asile en attente d’hébergement sur l’agglomération. Au vu des besoins identifiés, Médecins du Monde organise mercredi 10 juillet à 20h, sous le pont Kitchener, une distribution d’urgence de kits d’hygiène et de jerricans pour transporter de l’eau potable.

Outre cette assistance humanitaire d’urgence, Médecins du Monde interpelle, dans une lettre rendue publique aujourd’hui, Monsieur Gérard Collomb, maire et président du Grand Lyon et Monsieur Jean-François Carenco, préfet du Rhône, pour demander la mise à disposition immédiate d’un lieu où hommes, femmes et enfants pourront dormir sans craindre pour leur sécurité et dans des conditions d’hygiène acceptables, en attendant des solutions de relogement plus pérennes. ».

Oui, ils ont raison : il est possible de trouver un tel lieu d’abri humain non seulement pour les demandeurs d’asile mais pour tous les sans abris à Lyon- 2000 environ. D’une part ce chiffre de sans abris peut baisser fortement si la Préfecture au lieu de mettre en oeuvre, avec zèle, la « décélération » du Plan froid c’est à dire mettre à la rue des sans abris qui étaient jusque là abrités dans des locaux désormais…vides , les maintient dans ces locaux en instaurant une « accélération » d’un plan chaud en quelque sorte ; même si la vraie solution est de sortir de la politique du « thermomètre ».D’autre part, il existe de dizaines de locaux vides publics ( exemple : logements de fonction désaffectés mais salubres ) ou privés susceptibles d’accueillir les demandeurs d’asiles et les Roms afin que les droits humains fondamentaux soient respectés.

Au lieu de « marcher sur la tête » avec un cynisme déconcertant, en faisant un tri inadmissible entre les « bons Roms » dignes d’entrer dans le processus d’insertion Andatu et les « mauvais » expulsés de squat en squat comme les demandeurs d’asile et autre sans abris , les autorités publiques au premier chef le Sénateur-Maire de Lyon Président du Grand Lyon et le Préfet du Rhône représentant de l’Etat ont la responsabilité de dénouer la crise d’urgence humanitaire créée à Lyon. Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre, la Cimade et la FNARS proposent une solution, il serait temps de la saisir avant la catastrophe humanitaire.

Ces prochaines heures, les élus du Grand Lyon vont plancher en « ateliers » sur la future Métropole Lyon en cours de débat au Parlement, je leur suggère d’ajouter un atelier « crise humanitaire lyonnaise » et d’auditionner les associations.

Lyon le 10 juillet 2013

Armand CREUS